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    https://www.lemagit.fr/actualites/252...-un-bien-public-Commission-europeenne
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    https://www.nouvelobs.com/economie/20...rnet-sera-celui-d-un-bien-commun.html
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    https://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/definancer-la-technologie
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  4. Le revenu de base universel a un avantage certain : celui de la simplicité. Le public comprend vite le principe : un versement mensuel et inconditionnel. Mais il se heurte à deux murs, deux failles, que la garantie de l’emploi est capable de dépasser. Le premier est que le montant de ce revenu est souvent insuffisant pour vivre. Et ce n’est pas un hasard, c’est que c’est précisément sa fonction : il est un complément de l’emploi marchandisé propre au néolibéralisme. Il permet simplement de vivre avec un marché du travail fondé sur la précarisation et la compression salariale. Il devient alors la roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle. C’est pourquoi il est aussi populaire parmi les cercles conservateurs et libéraux. Il permet de faire accepter aux travailleurs une condition globalement dégradée. L’État devient alors la roue de secours de l’ordre productif.

    L’autre élément est que, même généreux et permettant de vivre dignement, le revenu de base ne remet pas en cause ce même ordre productif. Il permet certes en théorie de peser sur le fonctionnement du marché du travail, mais il laisse néanmoins l’organisation sociale et économique à de seuls choix individuels. Ce que l’individu fait de son revenu universel détermine l’organisation sociale. En cela, il ne garantit nullement que certaines tâches non réductibles à l’échange marchand seront réalisées. Il place dans les seuls choix des ménages la clef du bien-être. Il induit aussi l’idée que jouer aux cartes ou ramasser les déchets, par exemple, ont la même valeur sociale. À l’inverse, la garantie de l’emploi définit en amont les priorités et les besoins et, en cela, modifie profondément l’ordre social. Elle n’est, au reste, pas incompatible avec l’idée d’un plus grand loisir individuel, ni même du choix individuel puisqu’on sait qu’elle est volontaire. Du reste, lorsque le secteur commun se développera, il faudra, pour pouvoir fournir une activité à tous, réduire le temps de travail. Ainsi, le travail deviendra une activité parmi d’autres, mais ce sera toujours une activité répondant à des besoins. La garantie d’emploi renverse donc la logique du revenu universel : elle crée les emplois dont la collectivité a besoin et libère les salariés de la précarité. Elle éradique le chômage à la racine et ne fait pas confiance aux mécanismes de marché pour le faire. Ce faisant, elle ouvre, comme on le verra, des perspectives que le revenu universel ne permet pas d’envisager.

    ***

    Pendant la crise du coronavirus, des milliers de salariés ont été, dans le cadre de l’activité partielle, rémunérés par l’État, sans que ce dernier ne demande rien en retour. On pourrait simplement imaginer que, dans le cadre d’une garantie d’emploi, l’État propose aux salariés au chômage des tâches répondant à certains besoins qui, comme on l’a vu, ne proviendraient pas que de l’État. Ce statut financé publiquement serait lié à une grille salariale particulière et serait distinct de la fonction publique stricto sensu dont les contours pourraient ainsi être définis plus précisément. Pour éviter les effets d’aubaine de la puissance publique, cette définition pourrait être précisée démocratiquement. On pourrait aussi envisager une modification et un élargissement de la fonction publique qui serait intégrée à cette garantie, sans que nul n’y perde rien, et reposant sur une gouvernance démocratisée. La garantie de l’emploi serait alors intégrée dans un système de rémunération publique qui pourrait être la compensation d’une participation à la satisfaction globale des besoins communs. Peu à peu, le salaire serait alors déconnecté de l’emploi et pourrait devenir un droit lié à la citoyenneté. On se rapprocherait de la proposition du « salaire à vie » portée par Bernard Friot. La question de l’organisation est donc délicate, à n’en pas douter. Elle devra faire l’objet d’une discussion démocratique profonde. Mais, ce qui importe, c’est de savoir qu’en aucun cas, elle ne semble impossible à résoudre.

    ***

    Mais la garantie d’emploi ouvre une autre voie qui n’est pas directement revendiquée par sa version états-unienne. En créant une garantie d’emploi, on libère la gestion politique de l’économie du chantage à l’emploi. Ce chantage à l’emploi est un des ressorts des politiques néolibérales et c’est un moyen pour le secteur privé de dégrader les conditions de travail, de rogner les transferts sociaux, de combattre tout contre-pouvoir dans les entreprises. Tout cela est toujours fait, comme l’ont montré les différentes réformes du marché du travail en France au nom de la « sauvegarde de l’emploi » ou des « créations d’emplois ». La garantie d’emploi ne libère pas que l’État de cette pression. Elle libère aussi le salarié. Lorsque chacun est assuré de disposer d’un emploi décent, suffisant pour vivre, le rapport de forces entre le capital et le travail est profondément modifié.

    ***

    Avec la garantie d’emploi s’efface alors la course infinie à la croissance. Les priorités s’inversent. L’environnement, le bien-être commun, la santé peuvent devenir les piliers de l’organisation sociale. La société est libérée de sa dépendance à l’obligation d’accumulation du capital.


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    Le revenu de base universel a un avantage certain : celui de la simplicité. Le public comprend vite le principe : un versement mensuel et inconditionnel. Mais il se heurte à deux murs, deux failles, que la garantie de l’emploi est capable de dépasser. Le premier est que le montant de ce revenu est souvent insuffisant pour vivre. Et ce n’est pas un hasard, c’est que c’est précisément sa fonction : il est un complément de l’emploi marchandisé propre au néolibéralisme. Il permet simplement de vivre avec un marché du travail fondé sur la précarisation et la compression salariale. Il devient alors la roue de secours d’un capitalisme à bout de souffle. C’est pourquoi il est aussi populaire parmi les cercles conservateurs et libéraux. Il permet de faire accepter aux travailleurs une condition globalement dégradée. L’État devient alors la roue de secours de l’ordre productif.

    L’autre élément est que, même généreux et permettant de vivre dignement, le revenu de base ne remet pas en cause ce même ordre productif. Il permet certes en théorie de peser sur le fonctionnement du marché du travail, mais il laisse néanmoins l’organisation sociale et économique à de seuls choix individuels. Ce que l’individu fait de son revenu universel détermine l’organisation sociale. En cela, il ne garantit nullement que certaines tâches non réductibles à l’échange marchand seront réalisées. Il place dans les seuls choix des ménages la clef du bien-être. Il induit aussi l’idée que jouer aux cartes ou ramasser les déchets, par exemple, ont la même valeur sociale. À l’inverse, la garantie de l’emploi définit en amont les priorités et les besoins et, en cela, modifie profondément l’ordre social. Elle n’est, au reste, pas incompatible avec l’idée d’un plus grand loisir individuel, ni même du choix individuel puisqu’on sait qu’elle est volontaire. Du reste, lorsque le secteur commun se développera, il faudra, pour pouvoir fournir une activité à tous, réduire le temps de travail. Ainsi, le travail deviendra une activité parmi d’autres, mais ce sera toujours une activité répondant à des besoins. La garantie d’emploi renverse donc la logique du revenu universel : elle crée les emplois dont la collectivité a besoin et libère les salariés de la précarité. Elle éradique le chômage à la racine et ne fait pas confiance aux mécanismes de marché pour le faire. Ce faisant, elle ouvre, comme on le verra, des perspectives que le revenu universel ne permet pas d’envisager.

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    Pendant la crise du coronavirus, des milliers de salariés ont été, dans le cadre de l’activité partielle, rémunérés par l’État, sans que ce dernier ne demande rien en retour. On pourrait simplement imaginer que, dans le cadre d’une garantie d’emploi, l’État propose aux salariés au chômage des tâches répondant à certains besoins qui, comme on l’a vu, ne proviendraient pas que de l’État. Ce statut financé publiquement serait lié à une grille salariale particulière et serait distinct de la fonction publique stricto sensu dont les contours pourraient ainsi être définis plus précisément. Pour éviter les effets d’aubaine de la puissance publique, cette définition pourrait être précisée démocratiquement. On pourrait aussi envisager une modification et un élargissement de la fonction publique qui serait intégrée à cette garantie, sans que nul n’y perde rien, et reposant sur une gouvernance démocratisée. La garantie de l’emploi serait alors intégrée dans un système de rémunération publique qui pourrait être la compensation d’une participation à la satisfaction globale des besoins communs. Peu à peu, le salaire serait alors déconnecté de l’emploi et pourrait devenir un droit lié à la citoyenneté. On se rapprocherait de la proposition du « salaire à vie » portée par Bernard Friot. La question de l’organisation est donc délicate, à n’en pas douter. Elle devra faire l’objet d’une discussion démocratique profonde. Mais, ce qui importe, c’est de savoir qu’en aucun cas, elle ne semble impossible à résoudre.

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    Mais la garantie d’emploi ouvre une autre voie qui n’est pas directement revendiquée par sa version états-unienne. En créant une garantie d’emploi, on libère la gestion politique de l’économie du chantage à l’emploi. Ce chantage à l’emploi est un des ressorts des politiques néolibérales et c’est un moyen pour le secteur privé de dégrader les conditions de travail, de rogner les transferts sociaux, de combattre tout contre-pouvoir dans les entreprises. Tout cela est toujours fait, comme l’ont montré les différentes réformes du marché du travail en France au nom de la « sauvegarde de l’emploi » ou des « créations d’emplois ». La garantie d’emploi ne libère pas que l’État de cette pression. Elle libère aussi le salarié. Lorsque chacun est assuré de disposer d’un emploi décent, suffisant pour vivre, le rapport de forces entre le capital et le travail est profondément modifié.

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    Avec la garantie d’emploi s’efface alors la course infinie à la croissance. Les priorités s’inversent. L’environnement, le bien-être commun, la santé peuvent devenir les piliers de l’organisation sociale. La société est libérée de sa dépendance à l’obligation d’accumulation du capital.
    http://www.contretemps.eu/chomage-eco...rantie-emploi-depassement-capitalisme
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  5. "Privatiser ce mot et le transformer en emblème publicitaire est une décision que nous ne pouvons pas partager. Vous décidez de brader le nom de « Vendôme ». Il ne s’agit pas d’une vente temporaire, d’une licence, ou d’une convention d’exploitation mais bien d’une cession définitive à une très grande multinationale pour … 10 000€.

    ***

    les mots me manquent. Les mots commencent à nous manquer. Il ne peut y avoir de parle libre si les mots sont achetés. C'est une idée que l'on croyait jusqu'ici réservée à la science-fiction dystopique mais les pauvres en mots, les exclus du langage, les famines linguistiques même ne semblent plus impossibles. Il s'agit de partir d'une abondance et d'un commun pour le privatiser et en organiser la rareté. Heureusement les ressources de la langue sont infinies, on pourrait donc se permettre de rester un peu optimiste. Or c'est précisément car le capitalisme arrive à bout de l'exploitation spéculative de ressources finies qu'il en vient à s'intéresser à la langue. Il ne se tourne pas vers elle par défaut mais par anticipation. On se devra donc d'être vigilant.e.s.
    ***

    "La marque c'est le vol." Ce n'est pas moi que le dit mais Michel Serres, dans ce texte aussi court que remarquable : "La guerre du propre contre le commun." Voici la fin du texte :

    "Autant il est facile de trouver l’origine du mot marque et sa fonction linguistique dans le droit de propriété, autant la date de son apparition historique sur le marché reste, à ma connaissance, inconnue.

    Sauf que, feuilletant un vieux grimoire de l’époque hellénistique, je découvris que les putains d’Alexandrie sculptaient en négatif leur nom et leur adresse sous les semelles de leurs sandales et les imprimaient ainsi en marchant sur le sable de la plage. Marchant, elles marquaient.

    Leurs clients les suivaient à la trace. La publicité, rien de plus rationnel, fut inventée par les filles publiques. Comment nommer le titulaire d’une marque ? Un fils, en droite ligne, de ces putains alexandrines."

    Emmanuel Macron - et Nicolas Sarkozy avant lui - sont donc autant de fils de ces mêmes putains alexandrines.

    ***

    "La marque, c’est le vol. Un vol dont l’acheteur est certes victime, mais il s’agit surtout, à mes yeux, d’un viol de la langue. À leur profit, les noms propres volent les noms communs, dont les termes parlent d’eux-mêmes : ceux-ci désignent le bien commun ; ceux-là se réfèrent à la propriété. Une marque pose donc la question du droit de propriété et la résout en s’appropriant une chose commune."
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/02/climat-planete-vendome.html
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